Fantôme : une entité qui n’existe plus mais qui a encore un effet juridique.

Par exemples : les sociétés fantômes, les membres fantômes (pour une personne estropiée) ; les fantômes de la République (enfants nés de gestation pour autrui à l’étranger, dont la filiation n’est pas reconnue en France, ceci dit la solution évolue avec la jurisprudence de la Cour de cassation du 5 juillet 2017, ce qui pourrait peut-être conduire à un concept juridique de revenant ?) ; un fantôme de texte à l’article 12 alinéa 3 du Code de procédure civile (il est censé avoir été annulé par le Conseil d’État ; or, il continue de s’appliquer officieusement dans la jurisprudence car il traduit le droit français) ; une partie fantôme à un procès (une société d’assurance qui dirige le procès d’un assuré sans jamais apparaître en nom) ; un « amendement fantôme » dans la Constitution américaine ; le but fantôme marqué le 18 oct. 2013 par Kiessling pour l’équipe de Leverkusen dans le championnat allemand (le ballon était entré par le petit filet à l’intérieur des buts. L’arbitre a cru que le ballon était vraiment entré et a validé le but) ; le feuillet que l’on met à la place d’un livre dans une bibliothèque.

On n’oubliera pas non plus que Ghost, le fantôme en anglais, est celui qui écrit un livre sans le signer, le nègre en français. Il y a donc dans la notion de fantôme une idée de représentation ou de substitution cachée.

Voir Revenant, âme, cœur, contrainte du fantôme, zombie, Cabâzor

Voir aussi Ghost et le Shostopolaw sur Ghost à partir d’un fait divers relaté de la manière suivante :

Un suicide à l’hôtel de la Mule-Noire (Aix-en-Provence, 20 octobre 1862)

« Lundi dernier, vers 3 heures et demie après-midi, un suicide a eu lieu dans l’hôtel de la Mule-Noire. Un individu, qui se faisait appeler Audibert et s’intitulait étudiant, de passage à Aix, s’est tiré un coup de pistolet dans la tête. La mort a été instantanée.

Les constatations ont fait connaître que ce malheureux s’appelait Porcator Étienne Honoré. Il n’était âgé que de 26 ans et avait été caporal au premier régiment de la légion étrangère.

Ce suicide doit être attribué probablement au chagrin que faisait éprouver à Porcator l’abandon de sa famille. Il a laissé une lettre où il demande pardon à ses parents d’attenter à ses jours, poussé à cette extrémité par ses malheurs. »

  • Source : Le Mémorial d’Aix, 26 novembre 1862