Le Quid Pro Quo est un concept juridique en Common Law qui décrit l’échange d’une chose par une autre, c’est un équivalent de la « consideration », la contrepartie dans un contrat ; c’est aussi un terme qui décrit l’usage d’un pouvoir pour un bénéfice personnel (en matière de politique ou de harcèlement sexuel). Curieusement le quiproquo (en un seul mot) n’est pas un concept juridique en droit français et se réfère surtout à la fiction ou au théâtre quand une personne est prise pour une autre, un homme pour une femme, un amant pour le mari, etc. Pourtant l’étymologie est la même et un auteur a parlé en1466 de vendre qui pro quo dans le sens d’« abuser l’acheteur en lui vendant une chose pour une autre » ; ou en 1482 d’un qui pro-quo « médicament donné à la place d’un autre » (CNTRL). Le français a retenu le sens d’abus et de malentendu et s’est ainsi éloigné de l’origine de l’expression. Peut-on en s’inspirant du Common Law en faire aujourd’hui un concept oudropien, autrement dit un concept juridique potentiel pour décrire une substitution indue pouvant déboucher sur une solution ? Une recherche sur un site doctrinal montre que le terme est employé assez rarement mais toujours dans un sens juridique pour désigner le malentendu qui nait de la confusion entre des concepts juridiques (distribution ou concession, clause de conciliation ou arbitrage, dies ad quo dies ad quem, malentendu né de la difficulté de comprendre les arrêts de la Cour de cassation et même un quiproquo dans une compréhension différente des mêmes adages entre droit public et en droit privé). Il existe une trentaine d’occurrences de quiproquo dans la jurisprudence judiciaire et prend deux sens principaux, soit il s’agit d’un fait dont se rend responsable une personne et qui doit avoir des conséquences (générer des quiproquos dans le cadre d’un harcèlement pour humilier la personne harcelée), soit il s’agit d’un simple quiproquo ayant conduit à des conséquences juridiques qu’il faut annuler (par exemple une sanction disciplinaire fondée sur un simple quiproquo), un quiproquo issu de la mauvais interprétation d’un document par un juge peut d’ailleurs être à l’origine d’une dénaturation.

Voir coïncidence, ricochet, Cabâzor